1555-2006. D’un livre de raison à l’Internet...

Doresmieulx

 

Sources

Papiers Chérin.

Fonds Violette-de Noircarmes, bibliothèque municipale de Saint-Omer.

AD Pas-de-Calais, série H, fonds de l’abbaye Saint-Vaast d’Arras. Table par le chanoine Th. Leuridan :

H69 : mineurs de P. Burry, J. Doresmieux, Mathieu du Crocq ; profession d’Alphonse Doresmieulx ; invitation à la première messe d’Alphonse Doresmieux.

H162 : remontrances faites au cardinal par le grand-prieur M. Tirsay contre la nomination de dom Doresmieux à la prévoté d’Angicourt parce qu’il a donné de graves sujets de plainte (23 janvier 1720) ; extraits d’un factum de M. Doresmieux contre les prieurés et offices claustraux d’Anchin.

LA GORGUE de ROSNY, Histoire des mayeurs d’Abbeville.

Abel PENTEL, « Essai historique et généalogique sur la famille d’Oresmieulx de Fouquières », Mémoires de l’Académie d’Arras, tome XIII, 1933-1935, p.76-103.

 

Saint-Simon évoque dans ses Mémoires un Doresmieulx avocat. Le cardinal de Noailles n’acceptant pas la bulle Unigenitus avait eu recours à lui en 1716.

 

Oresmieux (en Artois)

 

Le fief d’Oresmieulx est situé aux confins de l’Artois sur les communes actuelles de Wicres, Herlies, Illies et Marquillies. Il relevait de l’abbaye Saint-Vaast d’Arras.

Armes : d’or à trois roses de gueule posées 2 et 1 et une tête de Maure en cœur tortillée d’argent.

 

La plus ancienne généalogie connue de la famille est un travail anonyme daté de 1619 où sont figurées en marge les armoiries de la plupart des familles alliées aux Doresmieulx. Dom Etienne Le Pez, érudit bénédictin de l’abbaye Saint-Vaast, a également travaillé sur la généalogie Doresmieulx. Quant au travail du père Ignace (début du XVIIIe siècle), il a été détruit hélas en juillet 1915. Au XIXe siècle, un ex-archiviste départemental, monsieur Godin, avait rédigé seize volumes in folio d’un Nobiliaire d’Artois, qui se trouvait à la bibliothèque d’Arras. Ils disparurent en 1915. L’épitaphier rédigé par Thurien Lefebvre, seigneur d’Aubrometz (début du XVIIe siècle) peut être intéressante à consulter. L’auteur, petit-fils d’Henriette Doresmieulx, semble avoir bien connu des Doresmieulx qui vivaient à Arras. Mais les érudits locaux Rodière et de Loisne ne l’appréciaient guère.  

 

Dans une sentence de décharge des francs-fiefs obtenue par Jacques d’Orémieux et ses cousins Philippe et Simon Lefevre en 1584, il est dit que « lesditcz du surnom Doresmieulx sont nobles et extraits de noble et ancienne lignée » ; « ceulx de la famille et surnom Doresmieulx avoient passé trois cent ans faict leur résidence au lieu seigneurial de la Mairie dudict Oresmieulx au pays et conté d’Arthois sans y avoir onques été assis et cottizés à la taille ; s’extendant ladicte Mairie en une et petite molte tenant ensemble environnée de grands fossez, bosquets, changles, plantis et courant d’eauwe arrousant lesdicts fossez contenant le tout cinq bonniers et demys d’héritaige séans en une pièche au lieu que l’on dict Oresmieulx, avecq en plusieurs aultres terres labourables ayant successivement été possessés et occupés par lesdicts du surnom Doresmieulx » ; « tous les dessus dénommés du surnom Doresmieulx leurs prédécesseurs avoient vescu noblement et en réputation de gentilzhommes et pour telz esté tenus, réputés et caressés par les autres seigneurs et gentilzhommes dudict pays d’Arthois, sy leur avoit le titre et qualité d’escuyer esté attribué patentement joinct les nobles alliances qu’ils avoient faict comme estoit reprins cy-dessus, sans avoir onques esté assis à aucunes tailles et impositions champestres en ladicte Mairie d’Oresmieulx ny ailleurs où ils avoient faict leur résidence. Et par ung aultre argument de noblesse disoient que tous les dits du surnom d’Oresmieulx avoient de toute antiquité porté armoiries timbrées et continué jusqu’à présent, tant en verrières, tableaux, épitaphes qu’à leurs obsèques et fiançailles et dont s’en pouvoit recouvrer grand nombre avecq timbre et sans timbre, tant ès églises, monastères, abbayes que en maisons privées de la dicte ville d’Arras et qui plus est les dictes armoiries du mayeur d’Oresmieulx se trouvent descriptes ès anciens rolles ou caïers contenant les armes des nobles d’Arthois. »

La tête de Maure portée dans leurs armes fut accordée « en mémoire  de ce qu’ils avoient chassé des environs d’Oresmieux les Mores Sarrazins nomez Turlupins » . Dans cette même sentence, les d’Orémieux seigneurs de Bohu, demeurant en Ponthieu, sont reconnus parents.

 

 

I. Pierre Doresmieulx dit Brodours, écuyer, seigneur du fief et mairie d’Oresmieulx, mayeur héréditaire. Il vivait en 1381.

 

II. Wautier Doresmieulx, seigneur d’Oresmieux, mayeur héréditaire, vivant en 1420.

 

III. Jean Doresmieulx, donna un relief de la mairie d’Oresmieulx l’an 1436. Jean Doresmieulx, chevalier, seigneur de Martinpuis et du fief de Lan[s]on assis à Bénifontaine, donna un dénombrement à l’abbaye de Saint-Vaast le 8 février 1384, suivant un ancien registre de cette abbaye coté A folio 129. Il épousa Marie de Carnin.

 

3 enfants :

1. Gilles, qui suit (IV) ;

2. Pierre, demeurant dans le Vermandois, fit sa sœur son héritière ;

3. Jeanne, épousa 1° Jean Warnier (dont un fils, Simonet) et 2° Colart Coursault. Armes Warnier : d’argent à trois hures de sanglier de sable avec leur [ ?] d’argent 2 et 1.

 

IV. Gilles Doresmieulx mayeur héréditaire, vint habiter dans la ville d’Arras, y fut reçu bourgeois le 11 juin 1444 et y mourut l’an 1477. Il avait épousé Jacqueline Gasgnière. Il donna un relief de la mairie d’Oresmieulx le 21 septembre 1438. Il fut reçu bourgeois sans finance le 11 juin 1444. Il fut clerc de Richard Pinchon, procureur général de la ville.

 

V. Robert Doresmieulx, vivant en 1477, épousa Catherine de Wailly, fille de Martin, écuyer, et de Jeanne des Planques-Béthune, et sœur d’Antoine et de Thomas, écuyers, seigneurs de Trevilers et de La Planque en Vendin-lez-Béthune, portant d’azur à deux bars adossés d’or. Il fut chassé d’Arras par Louis XI. Il y revint en 1492 lorsque cette ville était retournée aux ducs de Bourgogne.

 

6 enfants :

1. Jean, qui suit (VI) ;

2. Martin, épouse Barbe de Mont-Saint-Eloy, qui suit (A) ;

3. Adrien (1545-1619), épouse Antoinette de Mieure, qui suit (B) ;

4. Sainte, dame des Moniaulx (fief et maison seigneuriale à Teneur, près d’Erin, femme de Jean (dit Jeannet) de Hauteclocque, dont Robert, écuyer, homme d’armes de l’empereur Charles-Quint, et Hugues, homme d’armes, qui épousa N… de Miraumont. Dont postérité éteinte au XVIIIe dans les Genevières de Vaudricourt.

5. Hélène, épousa Charles Crespin, conseiller au conseil d’Artois, dont Anne, femme de Pierre Briois, écuyer, dont un fils, Jean, écuyer, conseiller au conseil d’Artois, mari de Jeanne du Mont-Saint-Eloy. Armes Crespin : [ ?] d’argent et de gueule.

6. Barbe, femme d’ 1° Artus Prudhome, seigneur des Moinaux, conseiller principal de la ville de Saint-Omer (armes Prudhome : de sinople à un aigle d’or le vol étendu), dont un fils Adrien puis de 2° Jean Binot, chevalier, gouverneur de Lillers (armes Binot : de gueule à une tête d’homme d’argent avec un bonnet de même).

 

On a beaucoup dit que Louis XI avait été porté aux pires extrémités parce que ses armées allant à la conquête de Douai avaient été vouées à l’insuccès à cause de quelques Arrageois qui étaient allés prévenir les Douaisiens. En fait, le projet général d’expulsion se trouvait dans les lettres patentes du 2 juin 1479, deux semaines avant l’essai de surprise de Douai. Il est ordonné de « wider et mectre hors de ladite ville d’Arras les manans en icelle et y faire habiter et demourer nos aultres bons et loyaulx subjects des villes de nostre royaume ». Il y eut des exécutions capitales sur la petite place après la Pentecôte correspondant à l’affaire de Douai. Il y avait incompatitbilité d’humeur entre le roi et ses nouveaux sujets. Le patriciat est durement touché. Ainsi Robert Doresmieulx s’est « exilé forcément, abandonnant tous ses biens ».

 

Première branche :

 

VI. Jean I Doresmieulx, seigneur de la mairie d’Oresmieulx qu’il releva à la mort de son père, recréanta sa bourgeoisie le 19 mai 1499. Il épousa 1° Jeanne Lucas, fille de Jacques, écuyer, seigneur des Connins, lieutenant général du bailliage de Lens en Artois, et de Marguerite de Villers puis 2° Marie Bauduin, fille de Philippe, écuyer, seigneur de Ramillie, procureur et conseiller d’Arras, et de Marie du Quesnoi. Il mourut au service de l’empereur Charles-Quint.

Armes Lucas : écartelé d’or au chef d’hermine et de sable à l’aigle à une tête d’argent becquée et membrée de gueules.

Armes Bauduin : d’azur à un chevron d’argent chargé de deux lions affrontés de gueule et accompagné de trois trèfles d’or.

Armes Villers Saint-Marc : d’argent à deux lances de gueules en sautoir, les fers en bas, semé de croisettes de sable recroisettées au pied fiché.

Armes Duquesnoy : d’argent à trois fers de moulin de sable.

 

4 enfants :

du premier lit :

1. Jean II, qui suit (VII)

2. Renaut, qui suivit avec ses frères l’empereur Charles-Quint dans plusieurs de ses voyages, épousa MarieAndrieu. Armes Andrieu : d’azur à une autruche d’or le vol en l’air.

3. Christophe, écuyer, mayeur de Ransart (C). Il donna après la mort de son père un relief de la maire d’Oresmieux, de la seigneurie des Conins.

du second lit :

4. Henriette, épousa Charles Le Fevre, seigneur d’Aubrometz. Armes Le Fevre : d’azur à un croissant d’or écartelé d’argent à trois chevrons de gueule. Dont deux fils : Philippe, écuyer, seigneur d’Aubrometz et de La Coquaine en 1584 et Simon, baron de Blaireville.

 

VII. Jean II, seigneur de la mairie d’Oresmieulx et des Connins. Homme d’armes au service de Charles-Quint. Il recréanta sa bourgeoisie le 21 novembre 1524. Il releva à la mort de son père le fief d’Oresmieulx et de la seigneurie des Connins, près d’Hulluch. Il épousa Françoise de Bellesaiges, née en 1498, fille de Simon (dont le fief était situé près de Béthune) et de Marie du Sart (mariage des parents en 1494). Il mourut le 9 juillet 1562 et fut inhumé à l’entrée du chœur de l’église des carmes d’Arras.

Armes Bellesaiges : d’argent à trois fleurs de lys de gueules, 2 en chef et une en pointe.

Armes du Sart : d’azur à trois lions d’argent armés et couronnés d’or.

 

VIII. Jacques Doresmieulx, écuyer, bailli général de Charles de Croÿ, conseiller pensionnaire de la ville d’Arras. Il représenta sa ville au traité de la Réconciliation. C’est à sa requête que fut rendue la sentence de noblesse de 1584.Il fut élu onze fois échevin d’Arras. Il recréanta sa bourgeoisie le 7 juillet 1562. Il fut déchargé de la taxe des francs-fiefs le 3 mars 1584 par sentence des élus sur les aides au comté d’Artois. Il releva après la mort de son père la mairie d’Oresmieulx, la seigneurie des Connins et d’autres fiefs situés près d’Hulluch. Il hérita de son père la maison Le Tournoy, rue Saint-Jean-en-Ronville à Arras.

Il épousa Suzanne de Wignacourt, fille de Robert, seigneur de Rollincourt (ne Liévin) et de Suzanne Bauduin. Armes Wignacourt : d’argent à trois fleurs de lys de gueule et un franc-quartier de sable à un croissant d’or. Le musée des Beaux Arts d’Arras conserve une cheminée aux armes des Wignacourt. L’église de Fouquières-lez-Béthune conservait autrefois un tableau représentant demoiselle Marie Le Martin, décédée en 1500, épouse d’Antoine d’Antoine de Wignacourt, écuyer, seigneur de Busnette, avec leurs trois filles. Un autre tableau représentait le même Antoine de Wignacourt, accompagné de sa seconde épouse, Isabeau de Genevières. L’écu des Wignacourt était visible sur la table d’autel.

 

Postérité : deux enfants selon l’érudit montreuillois Roger Rodière (Suzanne et Charles) et cinq selon l’érudit divionnais Abel Pentel (un fils, Charles, et quatre filles, dont Suzanne).

 

IX. Charles Doresmieulx (?-v.1610), prêtre. Première branche tombée en quenouille.

 

Seconde branche

 

VI (A). Martin Doresmieux, épousa Barbe de Mont-Saint-Eloy

 

VI (B). Adrien Doresmieulx (1545-1619), épousa (1573)Antoinette de Mieure. Dont quatre enfants : Flour, Eustache, Pierre et Jehanne (ou Louise).

 

VII. Eustache (?-v.1648), épousa 1°(1610) Antoinette Dubois et 2°(1636) Jeanne Delerue. Dont :

VIII Antoine Doresmieulx (1621-1679), épousa (1645) Louise-Ferdinande Durietz.

IX. Edouard-Jacques (?-1700), épousa (1690) Catherine-Thérèse Le Roulx.

X. Jacques-François Doresmieulx (Béthune, 20 janvier 1699-1755), épousa (1720) Marie-Thérèse-Françoise Gaillard.

 

XI. Alexandre-Constant Doresmieulx (1738-1827), chevalier (1751), épousa Marie-Philippine-Louise-Cécile Liot. En 1775, il est chevalier, seigneur des Wattines, capitaine au régiment de la marine (capitaine des grenadiers). En 1778, il est capitaine des grenadiers au régiment d’Auxerrois. En 1780, il est retiré du service et a reçu la croix de chevalier de Saint-Louis.

 

Le 10 août 1803, il provoqua un arrêté préfectoral qui le maintint en possession de biens situés à Fouquières qu’il avait hérités de sa sœur, Marie-Thérèse-Primitive (1733-an VIII), veuve d’Oudart-François Le Ricque de Rocourt (1715-1784), écuyer, seigneur de Ruitz, du Cauroy, Neuvillette, Hanegrave…

A la Révolution, il déclara « qu’ayant longtemps servi la nation et le roi, il se regarde comme vétéran hors d’état de servir, mais qu’il marchera volontiers quand le salut de la patrie l’exigera ».

Après la Révolution, soucieux de rétablir les traditions seigneuriales, il irrita les ennemis de l’ancien Régime, dont le maire de Fouquières qui n’acceptait pas que le curé récitât chaque dimanche après vêpres un De Profundis pour le repos des âmes de la famille Doresmieulx. Il menaçait en représailles de ne plus signer les comptes de la fabrique.

En 1811, il fit reconstruire le château de Foquières, sur une rive de la Blanche, à l’emplacement de l’ancien bâti en 1787 et saccagé et démoli en 1793, son mobilier vendu.

 

1° Augustin-Louis, qui suit.

2° Louise-Constance-Alexandrine, épousa Dominique-Nicolas Ulriot d’Anglure, receveur des domaines à Saint-Omer. Né à Toul le 24 novembre 1763, il mourut à Saint-Omer le 30 novembre 1846. Il terminé sa carrière directeur des domaines à Colmar. Dont postérité :

a. Eudoxie.

b. Eugène.

c. Constance-Marie-Augustine, née à Saint-Omer le 6 août 1803, morte sans postérité le 20 octobre 1828 épousa Antoine-Florent-Joseph de Pelet, né à Ramsgate (Kent) en émigration le 13 septembre 1796, sous-lieutenant de la deuxième légion de Douai, décoré de l’ordre du Lys le 30 avril 1816, vérificateur des domaines du roi, conseiller municipal à Saint-Omer, vice-président de la société d’agriculture, mort à Saint-Omer le 6 mai 1876. Sans postérité.

 

XII. Augustin-Louis Doresmieulx (Saint-Omer, 8 novembre 1778-1822), épousa (1806) Charlotte-Alexandrine de Beaulaincourt de La Beuvrière. Baptisé le même jour en l’église Sainte-Aldegonde, il eut pour parrain Augustin-Thomas-Joseph Liot, seigneur de Nortbecourt et autres lieux, ancien mousquetaire du roi, son oncle paternel, et pour marraine Marie-Thérèse-Primitive Doresmieulx, épouse d’oudart-François Le Ricque de Rocourt, écuyer, seigneur de Ruitz, du Cauroy et autres lieux, sa tante du côté paternel.

XIII. Charles-Alexandre Doresmieulx (1807_1888), épousa Céligne Enlart de Guémy.

XIV. René-Alexandre Doresmieulx (1845-1944), épousa Marie-Armandine-Mathilde de Romanet de Beaune. Seconde branche tombée en quenouille.

 

François Doresmieulx, né à Arras le 15 juin 1567, abbé de Mont Saint Eloi de 1625 à 1639, année de sa mort. Enterré à côté d’Adrien du Quesnoy (v.1543-1624) qui, atteint d’une grave maladie, avait été contraint de remettre l’administration de l’abbaye entre les mains de François Doresmieulx. Son successeur, André Le Vaillant (v.1568-1625), remplaça Adrien du Quesnoy en septembre 1624 mais mourut à Arras en mars 1625 avant d’être béni. Son successeur, élu en remplacement, fut François Doresmieulx. Ses parents le destinaient à la magistrature. Mais, à la fin du XVIe siècle, il entra en religion au Mont Saint Eloi : dépensier, chapelain, grainetier, receveur et enfin prévôt, il avait l’administration du temporel depuis sept ans lorsqu’il fut appelé à la dignité abbatiale. L’infante Isabelle ratifia son élection le 6 août 1625. Il écrivit une Vie de Saint Vindicien, évêque de Cambrai et d’Arras, rédigea les annales des prieurés de Rebreuve, d’Aubigny et du Perroy. Il composa enfin la chronique des abbés et hommes illustres de son monastère. Il prit des mesures pour accroître la ferveur des religieux, augmenta les constructions de l’abbaye et établit un nouveau refuge à Arras en 1630, près de l’église Saint-Aubert. Il établit à Bullecourt, lieu de naissance de saint Vindicien, une chapelle contiguë à l’église paroissiale qu’il dédia lui-même sous le vocable de ce saint. Il l’enrichit do’rnements et y fonda un office double qui devait se célébrer à chacune des fêtes du saint évêque avec une messe solennelle.

Il avait écrit avant d’entrer en religion des révélations très détaillées en forme de journal sur les choses et les hommes de son époque. Il les sacrifia lorsqu’il fit ses vœux parce que la charité chrétienne n’avait pas toujours été consultée dans cet espèce de journal et que les portraits étaient trop ressemblants.

René-Alexandre d’Oresmieulx de Fouquières conservait encore dans les années 30 une sorte de claveau en grès sculpté où figurent les armes Doresmieulx avec la date 1626 et le dictum « meliora sequentur », précisément celui de François Doresmieulx.

(Adolphe de CARDEVACQUE, L’abbaye du Mont Saint Eloi, 1068-1792, Arras,1859 ; Adolphe de CARDEVACQUE, Dictionnaire biographique du Pas-de-Calais.

 

Juillet 1781. Inhumation de Philippine-Louise-Cécile Liot de Nortbécourt, épouse d’Alexandre-Constant Doresmieulx, seigneur de Fouquières, Poitevin, Wattines, Vicbourg, Lergonne, Widdebreuck, des deux vicomtés d’Audenfort, du Parquet, du Herbou, de Lembry, du Savoir, Mametz...

 

Ferdinand Doresmieulx

L’église de Bruay menaçait ruine à la Révolution. Sans doute le corps, rebâti à peu près entièrement depuis peu (1778), est solide et bien couvert. Mais la tour, commencée en 1767, n’est pas terminée et le chœur vieux d’environ 250 ans demande des réparations considérables : « L’on était convenu avec monsieur Doresmieulx, prieur de Saint-Pry, de le rebâtir. Il donnerait à la paroisse 2 400 livres. L’on était convenu de suppléer avec la caisse de la fabrique pour faire un chœur convenable à la nef ». Mais l’exécution du projet fut différée.

 

Les Doresmieulx ont récupéré avec la loi de 1825 dite du Milliard des Emigrés 191 458 F. Parmi les biens confisqués, il y avait la ferme des Wattines à Beuvry, la ferme de Givenchy, une ferme à Essars, 21 msures à Nortkerque, une cinquantaine de mesures à Fouquières et 4 mesures de bois taillis. Le château de Fouquières avec ses 4 mesures de jardins avait été aliéné 67 050 francs en assignats (indemnité de 16 930 F). 

 

Eugénie-Constance Doresmieulx (23 octobre 1812 - château d’Hocquélus, 19 novembre 1871). Elle épousa le 11 septembre 1837 Charles-Marie-Achille Danzel de Trionville, demeurant à Gamaches, fils de Charles-Aimé, chevalier, seigneur de Trionville (?-3 mars 1829) et de Marie-Madeleine-Geneviève Danzel d’Anville). Postérité :

- Caroline, épousa en 1873 Camille de Pierres de Louvières (v.1828-Paris, 19 août 1889). Sans postérité.

La famille de Pierres de Louvières est originaire de Normandie (Rouen), noble d’extraction et maintenue noble en 1667 et 1668. « D’argent au chevron de gueules accompagné de trois lions du mesme, deux en chef affrontés et une pointe. » Famille éteinte au XXe siècle.

 

Valentine-Joséphine Doresmieulx (20 février 1816-Château du Carieul (Souchez),1881) épousa en 1840 Marie-Achmet de Servins d’Héricourt (Ver-Hébécourt (Somme), 19 août 1819-Château du Carieul (Souchez), 21 janvier 1871), maire de Souchez, chevalier de la Légion d’honneur et de la Guadelupe (Mexique), officier d’académie, ancien secrétaire perpétuel de l’Académie d’Arras, secrétaire honoraire de la Société centrale d’Agriculture et membre de plusieurs sociétés savantes.

La famille de Servins d’Héricourt est originaire de l’Artois : convocation à l’assemblée de la noblesse d’Artois en 1681, chevalerie héréditaire en juin 1760, titre de marquis en août 1779 sans inféodation de terre: « d’azur au croissant d’or accompagné de cinq étoiles d’argent, 3 en chef et 2 en pointe. »

 

Postérité :

· Charles-Léon (Arras, 7 janvier 1843 - Versailles, 1911, inhumé à Héricourt (Pas-de-Calais)), docteur en droit, attaché au ministère des affaires étrangères en 1871, consul à Stuttgart, chevalier de la légion d’honneur. Il épousa à Stuttgart le 26 juin 1884 demoiselle Olga Hugo von Spitzemberg (Stuttgart, 17 janvier 1863-Versailles, 12 avril 1955), fille de Wilhelm baron Hugo von Spitzemberg (1825-1888), grand chambellan de Charles de Wurtemberg, et de Marie de Hermann (1837-?). Dont postérité :

Wilhelm baron Hugo von Spitzemberg est le fils de Xavier (1781-1857).

Le père de Xavier, Louis baron Hugo von Spitzemberg, avait épousé le 20 septembre 1770 Marie-Catherine de Bazelaire de Lesseux. Emprisonné en août 1793 à l’évêché de Saint-Dié avec sept « autres suspects ex-nobles », il apprit qu’il avait été condamné à mourir. Il tenta de s’enfuir mais fut rattrapé et massacré par une foule en délire le 1er septembre 1793. Sa femme et ses quatre enfants émigrèrent alors en Allemagne. La baronne de Spitzemberg devint la gouvernante de celui qui allait devenir le roi Guillaume de Wurtemberg (1781-1864) dont elle s’occupa avec son fils Xavier qui avait le même âge. C’est ainsi que Xavier baron Hugo von Spitzemberg devint grand chambellan de son compagnon d’enfance, le roi de Wurtemberg.

 

·  Joséphine (Stuttgart, 27 juin 1885 - Fort Dauphin (Madagascar), 14 janvier 1958), sœur de Saint-Vincent-de-Paul. Inhumée à Madagascar.

·  Olga-Marie-Charlotte (Stuttgart, 1er décembre 1888 - Le Creusot, 7 février 1978 et inhumée à Héricourt (Pas-de-Calais)). Parrain : son oncle le baron Charles de Herman, secrétaire au cabinet du roi de Wurtemberg. Marraine : la reine Olga de Wurtemberg. Elle épousa les 6 et 9 avril 1910 à Versailles (église Notre-Dame)Jean-Paul-Marie-Augustin Valpergue de Masin (Toulouse, 8 février 1882-tombé au champ d’honneur le 20 août 1914 en Alsace), fils du colonel Léonce et de Marie de Jouvencel. Dont postérité :

 

 

·  Léonce-Charles-Marie-Antoine (Fribourg en Brisgau (duché de Bade), 12 janvier 1911-mort en déportation le 1er septembre 1944 au camp du Strutoff en Alsace). Baptisé le 13 janvier 1911 à Saint-Martin de Fribourg avec cérémonie le 8 février 1911 à Paris, église Saint-Thomas d’Aquin. Parrain : son grand-père maternel, le marquis d’Héricourt. Marraine : sa grand-tante, la baronne Maria de Ow, sœur de sa grand-mère maternelle. Il épousa le 8 octobre 1936 à Duhort-Bachen (Landes) Maÿlis-Louise-Marie-Raymonde Bouïre de Monier de Beauvallon (Magescq (Landes), 21 octobre 1914). Parrain : Raymond de Laborde d’Arbrun, époux de Blanche de Chauton, sœur de sa grand-mère. Marraine : Noémie de Chauton, sa grand-mère, épouse de Xavier de Cardaillac-Lomne. Dont postérité :

 

 

·  Jacques-Louis-Antoine-Marie  (Saint-Pierre-de-Varennes, 12 mars 1938).

·  Agnès-Marie-Olga dite Violante (Saint-Pierre-de-Varennes, 30 août 1939).

·  François-Xavier-Jean-Marie (Saint-Pierre-de-Varennes, 12 janvier 1941).

·  Anne-Dolorès-Marthe-Marie (Saint-Pierre-de-Varennes, 16 septembre 1942)

·  Magali-Marie-Thérèse-Françoise (Saint-Pierre-de-Varennes, 10 février 1944).

 

·  Yvonne-Ernestine (Stuttgart, 24 décembre 1891 - Paris, 29 janvier 1916), infirmière de la Croix Rouge, morte au service des malades (empoisonnée accidentellement par un médicament) à l’hôpital auxiliaire n°25 « La Glacière » à Paris’). Sans alliance.

·  Jean (Christiania (Norvège), 24 août 1896-5 avril 1917 (en combat aérien près de Reims)), sous-lieutenant aviateur, dernier du nom.

 

 

· Léontine (1849-1881), épousa Alexis-Eugène Sanderet de Valonne (1844-1932). Dont postérité.

Armes Wignacourt.

Olga-Walpurga baronne Hugo von Spitzemberg.